- desperado
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• 1881; en angl. 1647; empr. à l'esp. desperado, adj. « désespéré »♦ Hors-la-loi qui est prêt à tout, n'ayant plus rien à perdre. « Quelque desperado, proie du remords ou du spleen, vestige d'un âge romantique révolu » (Barthes). Des desperados. — On écrirait mieux un despérado.desperadon. m. Homme en rupture avec la société, disponible pour toutes sortes d'entreprises hasardeuses ou violentes.⇒DESPERADO, subst. masc.Homme n'ayant plus rien à craindre de la société et prêt à toutes les violences. Déclassé du vieux monde, être sans foi ni loi, « Desperado »! (LAFORGUE, Poés., 1887, p. 169).Rem. Le mot, en italique dans le texte, ne semble pas tout à fait francisé.Prononc. :[] ou, par harmonis, vocalique, [] (cf. Lar. Lang. fr.). Au plur. des desperados. Étymol. et Hist. 1887 (LAFORGUE, loc. cit). Anglo-amér. desperado « id. », attesté dep. 1647 (N. WARD, The simple cobler of Aggawam in America ds NED), lui-même empr. à l'adj. esp. desperado « désespéré », part. passé adjectivé de desperar, du lat. class. desperare « désespérer ».desperado [dɛspeʀado] n. m.ÉTYM. 1881, in Rey-Debove et Gagnon; de l'angl. desperado, 1647, empr. à l'esp. desperado, adj., « désespéré ».❖♦ Hors-la-loi qui est prêt à tout, n'ayant plus rien à perdre (se dit surtout dans un contexte américain).1 Le pays est infesté de voleurs et de brigands. Les desesperados (sic) et les outlaws y font la loi, leur loi.B. Cendrars, l'Or, p. 155.2 Notre héros l'atteint d'un plomb agile et le desperado faisant une grimace s'écroule, supprimé.R. Queneau, Loin de Rueil, p. 41.♦ N. B. Il s'agit du scénario d'un western.3 Être. Être un homme. Et découvrir la solitude. Voilà ce que je dois à la Légion et aux vieux lascars d'Afrique, soldats, sous-offs, officiers, qui vinrent nous encadrer et se mêler à nous en camarades, des desperados, les survivants de Dieu sait quelles épopées coloniales, mais qui étaient des hommes, tous.B. Cendrars, la Main coupée, p. 105, in Œ. compl., t. X.REM. On traduit souvent par « désespéré » :4 Si (ce dont je doute beaucoup) la droite française manœuvrée par le fascisme algérien, ne barrait pas la route au leader M. R. P., il mesurerait ce qu'a d'irréductible la résolution de ces « désespérés » qui ont pris les armes pour n'être plus jamais les ratons et les bougnoules de personne.F. Mauriac, le Nouveau Bloc-notes 1958-1960, p. 54.
Encyclopédie Universelle. 2012.